Les nouvelles dispositions mises en place par la CNAM (non paiement des temps d'attente à Lorient, prise en charge des frais de bateau réduite...) présentent des risques concrets pour l’accès aux soins, en particulier dans les territoires ruraux et isolés déjà touchés par la désertification médicale. Le cas des îles bretonnes illustre la nécessité d’adaptations locales de la convention pour des territoires atypiques. Il apparaît essentiel de concilier les objectifs nationaux de maîtrise des dépenses avec les réalités du terrain, afin que l’optimisation économique ne se fasse pas au détriment de l’équité et de la continuité des soins pour tous.
Dans deux jours, l’île de Groix ne disposera plus de transport sanitaire pour les quelques 55 personnes suivant des traitements de chimiothérapie, de radiothérapie ou de dialyse. Les rendez-vous de novembre et de décembre viennent d’être annulés. Ces patients, souvent très fatigués et parfois immunodéprimés, sont particulièrement vulnérables. La traversée dure 45 minutes et le véhicule constitue pour eux un réel confort : il leur permet d’accéder directement au bateau, sans avoir à subir les files d’attente ni la promiscuité avec les autres passagers.
Hier, la Maire de Groix Marie-Françoise Roger et son prédécesseur, Dominique Yvon ont reçu en mairie l’artisan taxi de Groix, Emilie Guyomar, accompagnée de ses collègues Taxis à Belle-Île Alizée Faludi, du patron de la SNSM de Belle-Île, Charles Roussette et de Max Bihan, capitaine des pompiers de Groix ainsi que de la coordinatrice-directrice, Elsa Tommasini de l’APSIB (Association pour la permanence en santé et le maintien à domicile sur les îles bretonnes).
Cette rencontre avait pour objectif de mesurer l’ampleur des difficultés rencontrées par les professionnels, quii ne vont plus être en capacité de répondre aux besoins des îliens et qui seront dans l’impossibilité d’exercer leur activité, notamment à Groix, et d’évaluer les risques de reports d’interventions vers les pompiers et la SNSM. Les pompiers déjà fortement sollicités au regard de leurs effectifs, ne disposent pas des moyens nécessaires pour assurer ces missions de transport sanitaire, qui se feraient au détriment de leurs fonctions premières d’assistance et de secours d’urgence.
À ce stade, la maire de Groix et ses collègues de Belle île ainsi que les professionnels de santé, qui œuvrent conjointement pour garantir la permanence des soins et, par là même, la continuité territoriale, voient aujourd’hui leurs actions fragilisées.
Les élus de Groix ont interpellé Madame la Sous Préfète de Lorient, le Préfet de Région, l'ARS et les parlementaires afin qu'une dérogation puisse être faite pour les îles de Bretagne (ce qui était le cas précédemment. Le président de l'association des îles du Ponant a interpellé le Ministre de la Santé à ce sujet. L'agence France presse est également saisie des difficultés pour les îles, de cette absence de transport sanitaire au 1er novembre prochain, qui nuira au bien être des Groisillons et plus globalement des îliens